Interview Florent Le Nay 04052016 Camille Rannou

Florent Le Nay est infirmier sapeur-pompier volontaire depuis 2008. Il est également infirmier de groupement au sein du SDIS 29 depuis 4 ans.

« Pourquoi êtes-vous devenu sapeur pompier volontaire ?

J’ai toujours été très investi dans les associations, j’ai eu l’envie de faire quelque chose d’utile à la population. J’ai débuté au sein d’associations étudiantes avant de m’engager à la Croix Rouge en tant que secouriste. Pendant mes études d’infirmier, j’ai découvert l’activité pré-hospitalière, avec la Croix Rouge, en soutien SMUR (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation). J’ai ensuite rencontré des infirmiers sapeurs-pompiers volontaires qui m’ont donné envie d’aller plus loin. C’est pourquoi, je me suis engagé en 2008.

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai obtenu mon diplôme d’état d’infirmier après 3 ans post bac à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI). J’ai ensuite fait une formation complémentaire initiale chez les sapeurs-pompiers puisque mon diplôme ne me préparait pas au pré hospitalier. Il faut plus que des outils et connaissances. Un savoir-faire est de rigueur. J’ai donc été formé spécifiquement par l’équipe pédagogique sur un an. Ce n’est pas une année pleine, mais ça demande beaucoup de travail chez soi ainsi que des journées de formation. Cela m’a permis de dépasser le rôle de technicien, d’être dans la réflexion, la démarche clinique et c’est ce qui m’a plu chez les pompiers. Après cela, pendant plusieurs semaines, j’ai été suivi en tutorat par un infirmier déjà titulaire de la fonction.

Infirmier sapeur-pompier volontaire (ISPV) depuis 2008, je réalise les différentes missions qui me sont attribués. J’ai été mis à disposition par mon centre hospitalier pour occuper les fonctions d’infirmier de groupement, au sein du SDIS 29, en 2012.

En quoi consistent vos journées ?FLORENT LE NAY

En tant que SPV, je prends des gardes (Véhicules Légers d’Intervention). Je vérifie le matériel et le véhicule, que tout soit correctement en ordre pour être le plus efficient possible. Je participe aux manœuvres de garde dans les casernes qui ont une garde postée. Je fais également un peu de sport pour maintenir ma forme physique.

J’effectue aussi le travail mensuel demandé aux ISPV, en formation continue, c’est-à-dire les exercices fournis par le médecin chef, ils nous permettent de progresser sur le plan théorique et pratique. Je fais également des exercices moi-même pour garder la main sur des gestes techniques particuliers. Mes fonctions revêtent également une dimension de prévention et de santé publique (entretiens infirmiers, conseils en santé aux sapeurs-pompiers, etc.). Je réalise également les visites médicales.

En tant qu’infirmiers, nous sommes un échelon intermédiaire sur les interventions entre les secouristes et le SMUR. Par exemple, lors d’une fracture simple avec une douleur importante, j’applique les protocoles pour limiter la douleur en complément des actions secouristes réalisées par les équipes VSAV (Véhicule de Secours et d’Assistance aux Victimes).

Parfois nous sommes appelés en complément du SMUR, dans le cas d’interventions graves. Par exemple, dans le cas d’un accident de voiture avec un piéton renversé, non réactif suite à un choc violent, étant plus proches des lieux, nous pouvons évaluer et maintenir la victime en attendant les renforts médicalisés. À leur arrivée, soit on se met en retrait pour les laisser agir, soit notre aide est nécessaire (multiples victimes). Dans certains cas, on fait également le transport jusqu’à l’hôpital. Nous sommes sur de la réponse graduée où chaque élément va être utilisé selon ses capacités de manière intelligente. On peut aussi être délégué à une première gestion de la famille.

Mon travail d’infirmier de groupement consiste à encadrer les ISPV, je suis leur référent. Il s’agit également d’organiser et de suivre les visites médicales dans les secteurs, de répondre aux questions et demandes, de faire du suivi Ressources Humaines (RH), du recrutement, etc. C’est principalement un travail de coordination et de suivi de l’équipe.

Je réalise un panel de choses très différentes qui maintiennent ma motivation. Le lundi je peux faire une visite médicale puis le lendemain partir sur un zodiac faire du soutien sanitaire, etc. J’apprends toujours quelque chose, c’est très enrichissant.

Un mot pour définir votre métier ?

En fait, j’en ai 3. Surprise, puisqu’aucune journée ne se ressemble, je ne sais jamais à quoi m’attendre.
Investissement, cela demande beaucoup de temps sur le plan personnel, mais je ne le vis absolument pas comme une contrainte.
Et volontariat, c’est ce qui fait la richesse de notre service.

Crédit texte et photo : SDIS 29|Camille Rannou

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